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Paris Match

Bertil Scali liquide le passé


Bertil Scali était un collègue de bureau charmant à « Paris Star ». Il ne venait jamais. Son courrier s’amoncelait, on rigolait d’imaginer qu’il se cachait derrière. C’est que cet homme lunaire avait une autre idée en tête que de jouer au journaliste : reprendre l’affaire de famille, les éditions Scali. Qui ont fait faillite sous sa gouvernance. Le jour de la liquidation, sa femme et associée le quittait. Bertil le raconte. Certes, ce ne sont pas les souffrances du jeune Werther, mais d’un trentenaire finissant issu des beaux quartiers de la capitale, élevé par un père éditeur donc et une mère qui le quitta pour une aventure américaine. Et c’est pas mal. Les gosses de riches ont le droit d’avoir des problèmes, du moment que l’écriture suit. Ses tourments d’homme trompé, ses névroses de jaloux, sa jeunesse dorée, peuplée de copains souvent morts aujourd’hui... Il a toujours l’air un peu gauche, Bertil. On dirait un cousin d’Antoine Doinel qui se dévoile. Les noms des protagonistes ont été modifiés, mais ce n’est pas difficile de les retrouver. Ce « name dropping » est parfois agaçant, mais sauvé par la fluidité du récit où plane une douce mélancolie.

Aurélie Raya

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