top of page

Le Jardin partagé

  • bertilscali
  • 24 août
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 sept.

Une jeune femme dans une tunique rouge imprimée de fleurs blanches arrose des tournesols à l’abri d’un chapeau de paille.
Une jeune femme dans une tunique rouge imprimée de fleurs blanches arrose des tournesols à l’abri d’un chapeau de paille.


Autrefois, on en voyait souvent depuis le train. Des cahutes de bois aux toits en tôle ondulée, séparées par des plans de tomates ou de laitues, avec des pelles posées en rang d’oignons, une brouette, un arrosoir, des pots de fleurs. C’étaient les jardins ouvriers, ces lopins de terre apparus à la fin du 19ème siècle que les Anglais appelaient les “champs des pauvres”. En 1945, à leur apogée, la France en comptait 250 000. On en trouvait autour des villes, dans les périphéries, là où se dressaient des usines aux toits en dents de scie. Et puis les usines ont fermé. Les ouvriers ont disparu. Et leurs jardins aussi. Ces touches de vert dans la grisaille ont laissé place à des immeubles, à des pavillons. Puis, peu à peu, ils sont réapparus sous une autre forme, et sous un autre nom : jardins partagés. “Community gardens”, comme les ont baptisés les hippies de New York quand ils ont théorisé ce concept de jardins éducatifs urbains. Aujourd’hui, ces potagers collectifs fleurissent le plus souvent en bas des résidences neuves. Ils seraient plusieurs dizaines de milliers en France. A Pessac, en visitant un petit appartement dans une résidence des années 1960 située à la lisière du bois du Burck, j’ai découvert le jardin de l’association Tournesol, des pionniers du jardin partagé – Pessac, la ville du penseur Jacque Ellul (1912-1994), a toujours eu un temps d’avance sur l'expérimentation des modes de vie alternatifs. C’était la canicule. Une jeune femme dans une tunique rouge imprimée de fleurs blanches arrosait des tournesols à l’abri d’un chapeau de paille. Une autre vêtue d'un short en jean et d'un débardeur bleu buvait le café avec son amie à la retraite, une ancienne de la résidence. Ils sont une quarantaine de bénévoles, m’ont-elles expliqué. Quelques poules pondent une douzaine d'œufs par jour, en libre service pour les habitants du quartier. Les enfants cueillent des fruits. De loin, on dirait de simples barres d'immeubles. Mais pour ceux qui y vivent, des familles d’anciens, de jeunes couples avec leur premier bébé, des étudiants du monde entier, c’est un village plein de charme en bordure de forêt. Ce petit supplément d’âme, la résidence du Burck, elle l’a. Il s’appelle jardin partagé.





Commentaires


bottom of page